Halloween et l’héritage des celtes
On considère habituellement la fête païenne d’Halloween comme une survivance de la fête de Samain, grande fête qui célébrait le début de l’automne.
Cette fête était une cérémonie religieuse qui se pratiquait sous l’autorité des druides dans tout le monde Celte, donc en Grande-Bretagne et en Irlande, mais aussi en Gaule.
La fête de Samain, qui durait sept jours était le moment où « l’autre monde (celui des esprits) se confondait avec celui des hommes ». Il était donc très important de bien suivre les rituels afin que, passé cette période très particulière, la vie reprenne son cours sous les meilleurs auspices.
À partir du Vᵉ siècle, avec l’arrivée du christianisme, la fête de Samain a peu à peu disparu, finalement remplacée à partir du IXᵉ siècle par « la fête de tous les saints ». Mais les rites païens ont la vie dure : L’historienne Nadine Crétin cite une ancienne croyance bretonne qui aurait duré jusqu’au début du XXᵉ siècle et selon laquelle les âmes des morts revenaient à la veille de la Toussaint et lors des nuits de solstice. Très tentant de voir dans cette croyance une survivance de la fête de Samain.
Halloween en Irlande
C’est en Irlande que la référence à Samain a durée le plus longtemps. En effet, la Toussaint ou fête des martyres a continué à être pratiquée le 20 avril pendant tout le Moyen Âge, laissant libre les dates d’automne et donc la possibilité de pratiquer les fêtes païennes. Ainsi, la fête des esprits est restée très populaire sous le nom gaélique de Oiche Shamhna et celui d’Halloween en anglais, en fait une contraction de All Hallows-Even.
Au milieu du XIXᵉ siècle, suite à la Grande Famine, les émigrants irlandais importèrent la fête d’Halloween aux États-Unis et toutes les histoires qui s’y rattachent.
Halloween en Bretagne
Dans le Finistère, il était de coutume, à l’approche de la Toussaint, de creuser des betteraves et de faire des trous en forme d’yeux, de bouche, de nez, puis d’y placer une bougie. Ce lampion à tête humaine était ensuite posé la nuit sur un talus pour effrayer les (rares) passants. Cette tradition est à rapprocher du conte Irlandais de Jack-o’-lantern, ivrogne qui avait réussi à duper le diable lui-même.
Les Bretons ont de tout temps entretenu des relations étroites avec l’esprit des morts et toute une population monstrueuse (l’Ankoù en particulier). Il était donc important, à l’arrivée des mizioù du (les mois noirs) de faire une fête pour se mettre en paix avec les esprits afin de passer un hiver tranquille. Une sorte de bon-sens paysan, en quelque sorte…
On voit là que même si le nom d’Halloween vient de l’anglais, la fête païenne pratiquée aux alentours du 1er novembre a des racines Celtes millénaires, bien ancrées dans un inconscient collectif de part et d’autre des mers.
Halloween et les chats
On l’aura compris, le chat n’a pas sa place dans l’histoire d’Halloween.
Son apparition est récente, principalement lié à la « petite histoire » de cette fête, qui convoque aujourd’hui sorcières et petits démons. Et avec les sorcières, tous leurs attributs et donc le chat noir. À cela se rattache évidemment la superstition du chat noir, annonciateur de bonne ou mauvaise fortune, mais c’est un sujet que nous avons déjà traité.
Le folklore poisseux et vénal qui maintenant dévoie la fête d’Halloween conduit à des initiatives assez surprenantes, voir grotesques, comme mettre des ailes de chauve-souris au chat ou carrément un costume de sorcière, ce qui doit être assez humiliant pour lui !
Quoi qu’il en soit, Sally, notre princesse toute noire, ne subit pas de tels outrages, je doute d’ailleurs qu’elle se laisserait entrainer à se ridiculiser de la sorte !