Céline, un nom qui ne laisse pas indifférent… Un monstre littéraire, monstre tout court peut-être ?
Anarcho-jean-foutraque, pépite maudite, une sorte de sale type, cerveau un peu pourri dans les coins ! Mais évidemment, pas que ça, évidemment, ce serait trop simple, beaucoup.
Ce type, en comparaison duquel Houellebecq semble être une vraie midinette avait aussi, outre une écriture unique de brutalité, un amour certain pour les chats.
Et ils étaient nombreux autour de l’écrivain.
Flûte, Thomine, Poupine, mais surtout Bébert.
Le chat Bébert, était un maître chat, un balèze et un parigot pur jus, même que de cohabiter avec Céline l’a amené à pas mal bourlinguer et pas à travers un monde apaisé : de la colline de Montmartre à Copenhague en passant par Sigmaringen et Berlin.
Vivre avec Céline, les deux se sont mélangés, obligé, au point que Bébert s’est retrouvé dans les bouquins, dans « Féerie pour une autre fois » entre autres, devenant un des greffiers les plus célèbres de la littérature.
« Vous direz un chat c’est une peau ! Pas du tout ! Un chat c’est l’ensorcellement même, le tact en ondes… c’est tout en « brrt », « brrt » de paroles… Bébert en « brrt » il causait, positivement. Il vous répondait aux questions… Maintenant il « brrt » « brrt » pour lui seul… il répond plus aux questions… il monologue sur lui-même… comme moi-même… il est abruti comme moi-même… »
Et Bébert est mort « agile et gracieux, impeccable » écrit Céline. Mort dans son pavillon de banlieue, à Meudon. Pas la peine de faire le tour de l’Europe en feu dans un sac à dos pour terminer comme ça, vraiment !
Céline l’a suivi quelques années plus tard, à Meudon aussi, pas mieux !
Enfin, l’un a neuf vies, l’autre a posé son étoile noire dans La Pléiade. L’aventure de Bébert renvoie aux derniers romans de Céline qui projettent une image quasi mythique de l’animal.
Pas mal pour un greffier de banlieue !